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Aux fous !

Buveur, mangeur, cuisineur, voyageur, randonneur, jardineur, peinturlureur, champignonneur, pêcheur. À mes heures ... 

Je partage ici mes coups de cœur et mes découvertes avec d'autres Fous de vin que j'invite à répondre à mon petit questionnaire. 

Prenez contact.

Alain Fourgeot. 

PS. L'abus d'alcool est dangereux, à consommer avec modération. 

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Publié par Alain Fourgeot

Mathieu Doumenge, fou du monde du vin, se souvient de sublimes grands liquoreux ...

Mathieu Doumenge. À quarante-trois ans, il est rédacteur en chef adjoint de Terre de vins , en charge de l’activité digitale. « Cela signifie, en quelques mots, que j’écris dans le magazine, bien sûr (nous publions neuf numéros par an, hors-série compris) et supervise en priorité le site terredevins.com et les réseaux sociaux de Terre de Vins » explique-t-il. Au quotidien, il collabore avec une vingtaine de journalistes et correspondants déployés dans le vignoble français. « Une équipe dynamique qui nous permet d’opérer une veille assez complète de toute l’actualité du vin. Notre rédaction étant basée à Bordeaux, au siège du groupe Sud-Ouest, j’arpente en priorité le vignoble bordelais, particulièrement la rive droite que je couvre pour les primeurs, l’œnotourisme, les vendanges… poursuit-il. Mais dès que j’ai l’opportunité de partir dans un autre vignoble français ou à la découverte d’un vignoble étranger, c’est toujours avec un immense plaisir. » « Le fondement de ce métier, c’est la soif de découverte et de rencontres, ajoute notre Fou de vin du jour.  Le monde du vin est rempli de femmes et d’hommes aux histoires passionnantes, attachantes, émouvantes. Des histoires capturées en bouteille… C’est à nous d’être le transmetteur entre celles et ceux qui font le vin, et celles et ceux qui vont le boire. Ce rôle de transmetteur, de prescripteur, de relayeur, c’est ainsi que je conçois mon métier de journaliste du vin. Le métier de journaliste tout court, d’ailleurs : j’ai débuté il y a vingt ans dans le journalisme culturel, j’ai touché à pas mal de choses avant de me spécialiser dans le vin et la gastronomie il y a une dizaine d’années. Mais ce qui m’a toujours nourri et animé, c’est la volonté de mettre en lumière de belles histories et de grandes émotions. ». 

 

 

- Le déclic ? Le premier verre ? Une histoire ? Un déclic, difficile à dire. J’ai grandi en Gascogne, pas loin de Madiran et de Saint-Mont, au sein d’une famille où la bonne cuisine et le bon vin ont toujours occupé une place importante. Tout petit, j’ai le souvenir de grandes tablées, de bonnes bouteilles partagées par les adultes… et naturellement en grandissant, j’ai été initié au goût des bonnes choses, des bons produits. Cela peut sembler banal mais le fait d’avoir grandi en milieu rural, en mangeant des volailles de la basse-cour, des légumes du potager, des fruits du verger juste cueillis sur l’arbre, cela a façonné mon goût des choses simples et vraies. Pour ce qui est du vin, au-delà de l’ADN familial, j’ai suivi mon propre chemin. En ayant vécu quatorze ans à Paris, pour mes études puis le travail, j’ai passé un temps fou chez les cavistes, à dénicher de jolies pépites de toutes les régions. Mais c’est lorsque j’étais journaliste freelance et que j’ai commencé à me spécialiser dans la gastronomie et le vin, notamment en faisant des reportages en région pour l’Express, que j’ai découvert toute la richesse du monde du vin et me suis façonné mes propres souvenirs. Mon premier reportage dans un vignoble c’était en Côte-Rôtie et Condrieu, je garde un super souvenir de ma rencontre avec Jean-Michel Gerin qui m’avait amené dans ses vignes, mais aussi Pierre-Jean Vila. La vallée du Rhône, nord comme sud, occupe une place très chère à mon coeur…

 

- La devise ? Pas une devise, mais un mot : Kairos. C’est un concept hérité de la Grèce antique, une certaine idée du temps (les Grecs divisaient le temps en trois entités disctinctes) que l’on pourrait traduire par le “moment opportun”. Pour chaque chose dans la vie, il y a un bon moment. Ce n’est ni avant, ni après, c’est le Kairos, et il faut savoir le voir et le saisir. J’aime assez ce concept, qui nous oblige d’une part à relativiser certaines pressions de l’existence, qui nous invite à prendre le temps de la réflexion, de l’attente, mais nous incite aussi à saisir notre chance, à provoquer le destin quand il le faut. Ce n’est pas toujours simple mais j’essaie d’en faire une ligne de conduite dans ma vie, à tel point que je me le suis fait tatouer.

 

 

- Le meilleur souvenir de dégustation ?  Ma plus grande émotion de dégustation ? J’aime par-dessus tout les vins qui ont la capacité à traverser le temps, et à ce titre je pense qu’on ne peut pas faire plus sublime que les grands liquoreux. J’ai eu la chance de goûter un yquem 1949, je crois que j’aurais pu passer ma vie à rester le nez dans le verre, à tenter de decoder toutes les informations que ce vin m’envoyait, à travers les décennies. Tant de subtilité, de complexité, d’émotion, c’était grandiose. J’ai aussi le souvenir d’un guiraud 1942, assez incroyable. Pour rester dans le registre des vieux vins, j’ai pu assister deux années d’affilée à des “super verticales” de gruaud-larose, où nous étions remontés jusqu’en 1832. Jamais je n’aurais imaginé avoir un jour l’opportunité de déguster un vin aussi âgé, et pourtant toujours vivant.

 

 

- Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Les deux ! J’ai une armoire de conservation assez volumineuse, qui accueille un peu plus de deux cents bouteilles et qui est quasiment pleine. J’essaie de faire un roulement entre les vins de garde et les quelques vins de consommation plus rapide. En général, j’achète du vin pour le garder. J’ai aussi une cave dans l’immeuble où je vis, qui n’est pas à température idéale mais qui est saine. J’y conserve toutes mes caisses bois, mes magnums… Au total je pense avoir près de quatre cents bouteilles, je pense… J’avoue que je ne tiens pas de livre de cave, d’ailleurs j’aime assez l’idée de tomber sur une bouteille en ayant oublié qu’on l’avait. Mais globalement j’ai une bonne vue d’ensemble de l’emplacement de mes vins et des millésimes que j’ai sous la main. C’est une cave assez modeste, finalement, mais une bonne cave c’est comme une bonne bibliothèque, c’est l’œuvre d’une vie.

 

 

- Les trois coups de cœur du moment ? 

 

. L’un de mes coups de cœur récents, c’est une découverte faite lors d’une master class Côtes du Rhône animée par Pascaline Lepeltier (Meilleure Sommelière de France) à Anvers, en marge du concours de Meilleur Sommelier du Monde. Il s’agit de la cuvée Les Deux Albions 2016 du Domaine de Saint Cosme, un assemblage syrah, grenache, carignan, mourvèdre, clairette, le tout co-fermenté en vendange entière. Un vin superbe de caractère, de personnalité, de jus, de sève.

 

. En blanc, j’ai eu la chance d’aller récemment en reportage à Santorin, cette île des Cyclades où le cépage assyrtiko est roi. Sur terroir volcanique, il exprime une minéralité remarquable, et avec un peu de garde il commence à déployer des notes pétrolées qui rappellent un riesling. La plupart des domaines de l’île produisent des vins de haut niveau, mais je dois dire que l’ensemble de la gamme du Domaine Hatzidakis m’a beaucoup séduit. Si vous voulez une valeur sûre, optez pour la cuvée Monsignori 2017 de Estate Argyros.

 

. Mon dernier coup de cœur c’est l’un de mes vins de chevet, que je regoûte fréquemment. J’ai un grand faible pour les vins rouges de Bandol et particulièrement pour ceux du Domaine de Terrebrune. Reynald Delille est un grand vigneron, un homme très élégant et c’est aussi un ami. Je dois dire que Terrebrune 2004, avec sa grande dominante de mourvèdre, est un vin que je cite souvent comme l’un de mes préférés.

 

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