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Aux fous !

Buveur, mangeur, cuisineur, voyageur, randonneur, jardineur, peinturlureur, champignonneur, pêcheur. À mes heures ... 

Je partage ici mes coups de cœur et mes découvertes avec d'autres Fous de vin que j'invite à répondre à mon petit questionnaire. 

Prenez contact.

Alain Fourgeot. 

PS. L'abus d'alcool est dangereux, à consommer avec modération. 

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Publié par Alain Fourgeot

Sophie Brissaud, folle à cause d'un passito di Pantelleria, se souvient d'un vin orange géorgien ...

SOPHIE BRISSAUD. Sophie Brissaud, auteur et journaliste spécialisée dans la cuisine et les vins. Photographe, traductrice (anglais), « étudiante en thé ». Elle a notamment reçu, en 2009, le prix Edmond-de-Rothschild pour Grand Crus Classés, Grand Chefs étoilés (La Martinière). Parisienne de naissance, « de plus en plus délocalisée en prenant de l’âge », précise-t-elle, ne peut pas se passer de voyager. « Se carapate en Chine du Sud (Canton) à chaque fois qu’elle en a l’occasion. » Elle vient de publier, un entretien avec Pierre Guigui, autre fou de vin, fondateur du concours Amphore, Une autre histoire du vin*. Ses réponses...

- Le déclic ? Le premier verre ? Ce n’était pas le premier verre, mais le déclic a eu lieu en 2002, quand je travaillais avec Olivier Poussier sur notre livre Vins et Desserts (Solar). À chaque séance de travail, il apportait une bouteille que nous ouvrions une fois la séance terminée. C’était une bouteille de moscato passito di Pantelleria de Pietro Colosi. Je me suis dit : si le vin peut être ça, ça vaut le coup d’y consacrer sa vie.

- Une devise ? « À force de jouer au con, on gagne. » (Mermoz.)

 

- Votre meilleur souvenir de dégustation ? Un vin orange du Domaine Shalauri (Géorgie), cépage mtsvane, vinifié en qvevri (jarre). C’était au restaurant Colchide, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Le vin avait un goût de vieux mur de pierre couvert d’herbes grillées par le soleil, de mousse, des notes d’encaustique, de miel, de térébenthine, de peau de pomme séchée, de raisin sec, de cuir et de noix. La structure de ce vin était incroyable, en couches superposées, et le goût et l’arôme résonnaient comme les cloches de deux monastères se répondant d’une montagne à l’autre. J’aime ces vins qui ont des goûts de fouilles archéologiques. En fait je triche, j’ai d’autres meilleurs souvenirs de dégustation, mais celui-ci est assez récent.

 

- Cave ou armoire ? Combien de bouteilles ? Plus beaucoup de bouteilles, car j’en ai perdu dans l’incendie de mon appartement, le 8 février de cette année (non elles n’étaient pas à la cave). Il va falloir que je descende à la cave ma caisse d’yquem 2012, quelques vieux bordeaux, mes sauternes sauvegardés et un sublime tokaji aszu d’Orosz Gabor. Tout ça doit faire une trentaine de bouteilles au plus.

 

- Vos trois coups de cœur du moment ? Vie (rouge) et Ondine (orange) du Clos Massotte, Ageno de La Stoppa (orange), les beaujolais de Philippe Jambon. Et le lambrusco Otello noir de la Maison Ceci. Pas d’année particulière. Zut, ça en fait plus de trois ! J’aime ces vins pour leur sensualité, leur originalité et leur buvabilité. Vous avez peut-être remarqué que j’aime les vins orange : c’est parce que j’écris sur la cuisine et que ce sont des vins très sapides, extraordinaires pour la table.

 

 

 

Sophie Brissaud, folle à cause d'un passito di Pantelleria, se souvient d'un vin orange géorgien ...

 

* Dans cet entretien, préfacé par Éric Beaumard, sommelier et directeur du Cinq, le restaurant étoilé du Georges V, à Paris, Pierre Guigui raconte le vin depuis ses origines, en Géorgie, « sous l'angle des données tant archéologiques que mythologiques ». « Tout a une fin. Jusqu'au jour où ça recommence. Le vin se prend un peu les pieds dans le tapis de l'histoire pour nous rejouer toujours la même musique. Eh oui ! de tout temps, on a pu différencier les vins à boire ici aujourd'hui et les vins à boire demain ailleurs. Le vin de la valetaille et le vin pour la fine fleur. Le vin du commun et le vin qui ouvre à l'éternel. Le vin païen et le vin divin. (...) Tout au long de l'histoire, il y a eu des vins pour l'Église qui savait boire bon, pour la royauté dont l'exception était l'ordinaire, pour les nantis qui ne buvaient pas de la piquette tous les jours, et les vins pour le peuple, la masse...» écrit Pierre Guigui dans l'introduction à cette conversation très vivante, bourrée de références et d'anecdotes... qui n'élude aucun problème.  (Aux Éditions Apogée. 12 euros.)

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