Petites lampées entre Jamelles, menetou exotique et bourgogne des Grands Picotins...
Bourges. Très berrichonne galette aux pommes de terre tiède pour l'apéritif; bouchées à la reine au ris de veau; tournedos de veau à la crème et chou fleur; comté et fromages de chèvre; crumble aux pommes... C'était bon et maîtrisé, goûteux et gourmand. Pour accompagner tout cela, les bulles des Jamelles, un menetou blanc 2002 du Domaine Chavet et un savigny-les-beaume 2009 de la Maison Louis Max.
D'abord les Jamelles. Je ne connaissais pas cette maison, progéniture d'une vingtaine d'années de Catherine et Laurent
Delaunay, deux œnologues bourguignons partis faire du vin en Roussillon. Ces « artisans des vins du Sud de la France », comme ils l'annoncent sous le nom de leur société, proposent une gamme
d'une trentaine de cuvées de vins tranquilles de cépages du Pays d'Oc, mais il manquait un effervescent. Lacune comblée avec cette méthode traditionnelle, assemblage de pinot noir (20%) et de
chardonnay, annoncés comme provenant de la belle région de Limoux. Bouteille sympathique sur un nez de sirop d'abricot et de fleurs, agréablement fruité en bouche, rafraîchissant. Pour 9 euros
environ, prix annoncé chez les cavistes, rien à redire...
Le menetou blanc provenait donc de chez Chavet, domaine familial de vingt-trois hectares, dont la réputation n'est
plus à faire. Ses vins sont régulièrement bien notés par les hommes de l'art et les Chavet collectionnent les médailles, récompenses d'un travail rigoureux mené par la fratrie. Faire le plein de
rosé pour l'été, c'est un conseil... Là, il s'agisait d'un blanc, millésime 2002 et pour tout dire, avant l'ouverture de la bouteille, certains ont émis autour de la table quelques craintes,
habitués qu'ils sont à ne boire que des sauvignons jeunes. Craintes injustifiées. La bonne surprise que ce blanc un peu évolué certes, mais d'une très bonne tenue, sur des notes de fruits
exotiques et d'une fraîcheur intacte. Un régal. Je crains qu'il n'y ait plus ce millésime à la vente...
Enfin, le bourgogne de la Maison Louis Max. Elle produit des vins sur diverses appellations régionales et est propriétaire
du Domaine de la Marche, à Mercurey, vingt-quatre hectares cultivés en bio. Là, il s'agissait d'un savigny-les-beaune issu d'une petite parcelle baptisée Les Grands Picotins, sur laquelle on
trouve de très vieux pinots noirs sur des sols calcaires. Résultat « d'une longue macération en cuves bois avant entonnage en fûts de chêne pour une durée d'environ dix-huit mois », habillé d'une
jolie robe légère et brillante, ce picotin titille agréablement les papilles après avoir titillé le nez de ces jolis arômes de fruits rouges. Il est à 19 euros chez les cavistes et se marie
parfaitement avec le crottin, aussi bien qu'un pinot noir de Sancerre ou de Menetou, c'est dire...
Les petites lampées reviennent bientôt...