Petites lampées de Cheval (Petit, Blanc), œufs brouillés, truffes ...
Bourges. L'un avait promis d'apporter deux jolis flacons, un autre des truffes de
la Maison du même nom... Le troisième nous accueillait chez lui et s'occupait des entrées et des vins blancs... Ma mission, que je n'ai pas hésité à accepter une seconde: fournir les œufs et mon
savoir-faire, si, si... J'adore préparer et manger des œufs brouillés aux truffes. Voilà comment nous nous sommes retrouvés, huit à table, l'autre soir chez des amis, en compagnie d'un joli
manequin aux yeux clairs qui n'a bu que du Coca light !!!
La maîtresse de maison avait préparé l'apéritif, petites verrines de Saint-Jacques, de thon et de saumon. Et l'entrée: petites queues de langoustes accompagnées d'une gourmande sauce aux pissenlits. Avant que je ne passe en cuisine, j'avais apporté mon tablier et mon tranchoir à truffes, notre hôte a ouvert un champagne rosé Deutz 2005, issu du pinot noir, très élégant, assez vineux, sur des arômes de fraises et de groseilles, des pointes mentholées, long en bouche. Et un blanc de blancs, Comtes de Champagne 1999 de Taittinger, millésime quasi mythique, chardonnay floral et cristallin, toasté, sur une jolie finale - il aurait pu être de la fête pour la suite.
Avec les queues de langoustes, deux blancs, millésimes 2006. Un bourgogne, Hautes Cotes de Nuit, Clos
Saint-Philibert du Domaine Méo Camuzet, floral et parfumé, exotique, sur le lait de coco, gras mais pas franchement complice des crustacés - il s'avérera parfait, plus tard, sur les fromages.
Sublime, par contre, la Cuvée Majorum de Michel Redde, pouilly-fumé hors cadre, sur le fruit mûr, minéral, magnifique.
En cuisine donc... Un premier service d'œufs brouillés avec une belle truffe blanche d'été (tuber aestivum), en compagnie
du millésime 2000 de Petit Cheval, le second vin de Cheval Blanc. Assemblage de cabernet (58%) et de merlot, floral et fruité, suave, long, dans un étonnant numéro d'équilibriste, bref sublime.
Second service, cette fois avec une truffe noire (tuber melanosporum), explosive au nez comme en bouche. Et, pour servir ce diamant noir, Cheval Blanc 1999 ( 59% de merlot), encore plus ample que
son petit frère. Pierre Lurton, l'heureux propriétaire de Cheval Blanc, qui a inauguré en juin dernier de nouveaux chais, parle d'un vin « de cachemire»... On a compris ce que cela voulait
dire.
Avec les fromages, fidèle au blanc, je suis resté sur le bourgogne, quand notre hôte a préféré ouvrir un Grand Cru
Classé de Saint-Estèphe, du même millésime que le précédent, Cos d'Estournel 1999, dans lequel domine le cabernet franc. Fruits noirs au nez, tanins soyeux, longueur incroyable. Tout cela nous a
entraîné jusqu'au dessert au chocolat sur lequel les fonds de bouteilles, mais oui, ont fait merveille et oublier que la nuit était bien avancée. La bouteille de Coca light était
vide...
Les petites lampées reviennent bientôt....