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Aux fous !

Buveur, mangeur, cuisineur, voyageur, randonneur, jardineur, peinturlureur, champignonneur, pêcheur. À mes heures ... 

Je partage ici mes coups de cœur et mes découvertes avec d'autres Fous de vin que j'invite à répondre à mon petit questionnaire. 

Prenez contact.

Alain Fourgeot. 

PS. L'abus d'alcool est dangereux, à consommer avec modération. 

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Publié par Alain Fourgeot

Couv.-Elixirs.jpg

Livre. Parce que l'histoire croisée des cinq Premiers Grands Crus Classés 1855 n'avait jamais été écrite, Jane Anson l'a fait. Elle est Anglaise, vit à Bordeaux où elle est, entre autres, correspondante du magazine de vin The Décanter. Les cinq GCC en question sont, pour ceux qui l'ignoreraient encore, les Châteaux Haut-Brion, Lafite Rothschild, Latour, Margaux et Mouton Rothschild. 

 « L'idée de ces cinq vins extraordinaires considérés comme le nec plus ultra traverse le temps et l'espace, stimulant de multiples manières le monde merveilleux de la haute viticulture », écrit dans sa préface, le cinéaste Francis Ford Coppola (Apocalypse Now...), vigneron à ses heures, nous invitant à découvrir « l'histoire romantique du classement de 1855 et la création du concept de Premier Cru ». Romantique, oui. Car Jane Manson remonte le temps, depuis les origines, plus de cinq siècles derrière nous, pour nous projeter plus facilement dans les réalités d'aujourd'hui et nous inviter à pénétrer dans l'intimité des domaines et dans le secret de leurs terroirs. Ces derniers ont notamment été analysés pendant trois ans par un étudiant en doctorat, Olivier Tréogat, trois années qui lui ont fait comprendre ce que Grand Cru Classé veut dire: « Il faut bien entendu l'histoire, le savoir-faire, le lieu. Mais il est trop facile d'oublier que si l'on ne prête pas attention au terroir, celui-ci ne produira pas le vin désiré. Les vignes ont besoin d'être cultivées, soignées. Il faut, tôt ou tard, qu'un viticulteur trouve le bon équilibre de densité de plantation, le bon cépage, la bonne méthode de taille, et ainsi de suite. Sans quoi la vigne n'atteindra pas son potentiel. Et une fois cet équilibre trouvé, les éléments constituants du sol font toute la différence entre bon vin, grand vin et vin exceptionnel ».

Un terroir et des hommes ... Et si l'on croise dans ces Élixirs un peu les propriétaires actuels, on y rencontre surtout ceux qui « font les plus grands vins du monde ». Parmi eux les œnologues Jacques Boissenot et son fils Éric, conseils de quatre châteaux sur cinq; et Jean-Philippe Masclef, l'œnologue de Haut-Brion. « Faire un bon vin, ce n'est pas compliqué, dit Éric Boissenot, le fils de Jacques, il faut juste du bon sens. J'aime les vins peu exubérants, équilibrés et complexes. Cela, on peut l'obtenir assez facilement sans recourir à la technologie. Il ne faut pas détruire l'identité du lieu où est fait le vin, ça c'est primordial.» La conclusion pour son père, Jacques :« On est allé très loin en œnologie et en viticulture. Mais même des raisins parfaitement sains apportent certains problèmes. Il peut être difficile de résister à la tentation de travailler à l'excès. Beaucoup de gens ont envie d'exagérer la maturité, l'extraction, les tannins ... Mais ce n'est pas ce que nous recherchons et les Premiers Crus Classés l'évitent aussi. Ils espèrent plutôt que le vin parlera de lui-même, sans avoir besoin de crier.» A méditer ...

(Élixirs, Jane Anson. Photographies d'Isabelle Rozenbaum, Prix Polaroïd 2004 et auteure de nombreuses publications. Éditions de la Martinière. 45 euros).


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