Ce jeudi, on fête le beaujolais nouveau, à petites ou grosses lampées !

BOURGES. Vivement jeudi ! Nous serons le 16 et le troisième jeudi du mois. Donc le jour du beaujolais nouveau, encore fêté comme il se doit. Et, promis, juré, croix de bois, croix de fer... le 2023 s'annonce... « joli » ! C'est l'adjectif choisi par Philippe Bardet, le président d'InterBeaujolais pour qualifier ce millésime. « Les jus sont fruités et colorés, bien équilibrées et séducteurs, explique-t-il. Le gamay croquant et savoureux est de retour avec une récolte relativement généreuse pour la plupart des exploitations. Voici donc un millésime excitant qui séduira dès la première gorgée les amateurs de vins frais et élégants. »

Trop longtemps dénigré, le beaujolais nouveau retrouve depuis quelques années des couleurs, même si l'on est très loin de l'engouement des années 1970/1980. Notamment grâce une nouvelle génération de vignerons qui ont décidé de séduire un nouveau public avec des vins, frais, joyeux, des « bernaches à croquer » comme le dit très justement Antoine Gerbelle sur son site Tellement soif, dans une vidéo accessible à tous que je vous recommande d'écouter. Pour lui, ce millésime, difficile pour des raisons météorologiques, fortes pluies suivies d'une longue période de sécheresse, donne des primeurs moins ronds que les années précédentes, des « primeurs mordants, gourmands, marqués par des notes acidulées, des tannins bien présents mais dotés d'une énorme fraîcheur. » Alors au lieu de faire la gueule, osez-les sans vous prendre trop le chou ! Mais ne vous laissez pas abuser par les (trop) petits prix affichés dans certains pousse-chariots !

« Le millésime 2023 est révélateur de diversité, écrit Bertrand Chatelet, directeur de la Sicarex Beaujolais, l'institut de recherche viticole et œnologique du Beaujolais. Diversité de terroir, diversité de savoir faire vigneron, diversité de cuvées de beaujolais de fête, de caractère et d'exception ».

Vous pourrez donc tomber sur des Villages déjà structurés comme celui du Domaine des Combiers, doté d'une robe soutenue, reflets violacés, d'un premier nez légèrement amylique, berlingot, un peu de banane , si... s'ouvrant sur des notes plus fruitées, framboises. Du volume et de la matière en bouche, une certaine astringence avant une finale légèrement épicée. 7 euros.

En conversion bio, le Domaine des Marrans propose, pour 12 euros, un très joli vin, élevé trois semaines en cuves béton avec des levures indigènes et sans souffre ajouté à la mise. Une robe claire, lumineuse, un nez mêlant notes de raisins frais et fruits rouges écrasés, cerises, groseilles... Souplesse, fraîcheur, légère amertume en bouche et finale fruitée.

Autre style, avec le vin de la Famille Girin, vinifié, comme les autres, selon la méthode traditionnelle, macération semi-carbonique des grappes entières, foulage... Une jolie robe rubis, un nez aromatique fruité, griottes, groseilles, fruits que l'on retrouve en bouche, salivante, croquante, avant une finale légèrement astringente qui titille gentiment les papilles. Ça vaut 7,80 euros.

Le mieux est donc de s'offrir des beaujolais nouveaux de plusieurs domaines et de les goûter entre amis autour d'une belle planche de charcutailles...

Les petites lampées reviennent bientôt...

* Pour en savoir encore plus, ce lien : beaujolaisnouveau

PS. Je rappelle quand même que le beaujolais n'est pas le seul "nouveau" à sortir le troisième jeudi de novembre. Il en est de même pour tous les AOC qui proposent des primeurs, et notamment le touraine, lui aussi issu du seul gamay noir à jus blanc. Lesquels touraines primeurs, intégrés à l'AOC depuis 1979, font chaque année l'objet d'un concours. Organisé, cette année à Amboise, il a distingué le Domaine Plou et fils à Chargé (médaille d'or), le Domaine Villemaine à Thésée (médaille d'argent) et le Domaine Galliot à Saint-Martin-le-Beau, (médaille de bronze).

#Les petites lampées