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Aux fous !

Buveur, mangeur, cuisineur, voyageur, randonneur, jardineur, peinturlureur, champignonneur, pêcheur. À mes heures ... 

Je partage ici mes coups de cœur et mes découvertes avec d'autres Fous de vin que j'invite à répondre à mon petit questionnaire. 

Prenez contact.

Alain Fourgeot. 

PS. L'abus d'alcool est dangereux, à consommer avec modération. 

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Publié par Alain Fourgeot

Les petites lampées à l'aveugle se perdent entre Bordelais et Sancerrois, mais pas que...

Bourges. Au petit jeu des dégustations à l'aveugle, on se plante souvent. Et on rigole beaucoup; quand on est entre copains. « Faut rester humble », hein ! Cette dernière semaine n'a pas dérogé à la règle... Exemple avec ce magnum, la Bourgeoise 2000 du Domaine Henri Bourgeois. Un pur pinot noir de Sancerre, des vieilles vignes sur silex, que quelques uns ont pris pour un pinot de Bourgogne, certains le situant même du côté de Beaune. Sorti de derrière les fagots, le vin a été ouvert dans l'après-midi et servi avec des tranches de gigot et des flageolets. La Bourgeoise, pourtant d'ordinaire très bavarde, dans sa robe toute en lumière, avait a priori un peu perdu de sa superbe. Robe un peu fanée, nez complexe mais un brin falot, sur des notes de marc et de confiture très cuite, mais encore beaucoup de tenue et de caractère en bouche, malgré une persistance un peu courte. On aurait du profiter d'elle plus tôt...

Avant l'agneau, qui n'avait rien de pascal, une cassolette d'escargots, des gros, ramassés avec mes petites mains, fiancés avec une crème d'ail des ours et des petites pleurotes en huîtres. Avec un sauvignon, fallait oser... Tout le monde ou presque a trouvé le cépage mais pas l'appellation, ni le millésime : la cuvée Original 2008 du Domaine Joseph-Mellot. Un sauvignon élevé en fûts, généreux, riche, qui a parfaitement résisté à la puissance de l'ours en lui apportant même une certaine fraîcheur.

Avant et après, certains ont parlé de chenin mais personne pour trouver le quarts-de-chaume 2005 de Château Belle Rive, lui aussi carafé pour que chacun apprécie sa magnifique robe or foncé, presque mordorée, et son aspect liqueur. Un nez intense, abricot confit, safran, miel et cire. En bouche ? Oui, un feu d'artifice qui part dans tous les sens avant de s'achever par une longue caresse délicate et fraîche...

Les petites lampées à l'aveugle se perdent entre Bordelais et Sancerrois, mais pas que...

- Cette semaine à l'aveugle avait commencé autour d'un sauvignon, que je n'ai pas reconnu - oui, je me suis flagellé ... Un sancerre 2009, de Michel Thomas, aux Egrots, à Sury-en-Vaux. Moi, j'étais parti je ne sais où, peut-être même à l'étranger. La faute aux asperges et au duo de saumon, tartare et fumé ? Pan sur les doigts, quand même... La cuvée Terre Blanche, qui, comme son nom l'indique, provient de sols argilo-calcaires, élevée et vinifiée en fûts de chêne, montre un gros potentiel de vieillissement. Nez très riche sur des notes florales et d'amande grillée, des pointes légèrement oxydatives, beaucoup d'ampleur, de fraîcheur et d'élégance en bouche. Preuve, s'il en était besoin, que le sauvignon sait sacrément bien vieillir quand il est mûr et bien vinifié.

Les petites lampées à l'aveugle se perdent entre Bordelais et Sancerrois, mais pas que...

- Tout le monde était d'accord sur le pinot noir, personne sur le cru et l'année. Pour le rosbif, on a passé la Loire, direction la Bourgogne, avec ce pommard-rugiens 1999 d'Olivier Leflaive. Jolie bouteille, le temps fait tout à l'affaire, sur un nez un peu sauvage, baies noires et cuir, une bouche encore charnelle, généreuse...

Les petites lampées à l'aveugle se perdent entre Bordelais et Sancerrois, mais pas que...

- Ensuite, direction Bordeaux, là, on était à peu près tous d'accord, avec ce margaux 1999 de Château Lascombes, qui appartenait à l'époque à Alex Lichine - le domaine est depuis 2011 la propriété de la MACSF, une mutuelle de santé. Du coup, je me suis souvenu d'une verticale ratée, il y a quelques années, à cause d'une manifestation de paysans qui m'avait retenu plusieurs heures du côté de Limoges. Je les avais évidemment maudits. J'ai lu des tas de trucs désagréables sur le lascombes 1999, par exemple qu'il avait mal supporté le temps. Ben nous, on n'a pas trouvé. Pas la grande aristocratie des margaux, d'accord, mais encore du caractère et une certaine élégance, des notes un peu giboyeuses, du fruit, une longueur raisonnable. Mais n'attendez pas, si vous en avez en cave, buvez-le !

Les petites lampées à l'aveugle se perdent entre Bordelais et Sancerrois, mais pas que...

- Et si vous avez encore en cave cet autre margaux, que personne n'a reconnu, le 1995 de Château Prieuré-Lichine, et bien vous auriez du le boire avant... Un brin décharné, sans supplément d'âme, court en bouche... il n'a convaincu personne. Dommage.

Les petites lampées reviennent bientôt...

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D
C'est vrai que la dégustation à l'aveugle est vraiment enrichissante et nous ramène à beaucoup de modestie.Nous pratiquons avec les copains de LPV cette façon de goûter et les hiérarchies sont souvent bousculées.<br /> Bernard
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