À Tronçais, le vieux chêne Morat va tourner en barriques
Tronçais. Le vieux chêne Morat de la forêt de Tronçais est de ceux qu'on abat ! Il va mourir ce vendredi ce matin. Meurtre à la tronçonneuse. Pour sa nécrologie, on dira qu'il était un des chênes remarquables de la plus belle chênaie d'Europe, mais que nul est immortel. Né il y a trois cent cinquante ans, avec le siècle des Lumières, aujourd'hui mangé par des capricornes, vacillant sur son trône, il a probablement eu un bon karma puisqu'il va se réincarner en barriques, se laisser épouser par des vins qui garderont de lui une empreinte vanillée. Patrick Robert, patron d’une scierie d'Ardentes, dans l'Indre ( photo Tanguy Ollivier) a en effet acheté le Vieux Morat en mai, lors d’une vente de l'Office national des forêts (ONF). Ce matin, on va d'abord le décapiter pour qu'il ne se brise pas en tombant. Puis, débité, le vieux chêne de Morat prendra la direction de la tonnellerie Sylvain, en Gironde. On en fera des barriques pour accueillir des bordeaux mais aussi des vins de Californie ou du Chili. Peut-être se trouvera-t-il un vigneron pour lui rendre hommage en créant une Cuvée Vieux Chêne de Morat. Parce qu'il le vaut bien ...