Joyeuses petites lampées, de Sancerre à Saint-Émilion via Reuilly ...

BOURGES. Dîner entre amis, fous de vin ou pas... Entrée avec une salade genre gargouillou revisité façon terre/mer, poulpe, haddock, endives, mâche, wakamé, huile d'olive de Menton à la mandarine, vinaigre de riz, jus de citron bergamote... Joli dans l'assiette, sublime dans la bouche. Dans les verres, on a osé un sauvignon de quelques années et pas n'importe lequel. Sorti de la cave ce joli flacon, imaginé et créé par l'École des arts techniques de Paris, il y a dix ans, à l'occasion des cinq cents ans du Domaine Joseph Mellot, une des maisons phares de l'appellation Sancerre, mais pas que ... À l'aveugle personne n'a parié sur le sauvignon, personne n'a parié pour un vin d'ici. Certains se voyaient dans le Sud, d'autres en Bourgogne ! Ben non... Il faut savoir attendre certains blancs de Sancerre pour en apprécier toutes leurs capacités à vieillir bien. Sous une robe magnifique, or soutenu, un nez devenu presque exotique, agrumes et fruits blancs mûrs, menthe noire, une bouche, suave et ronde, avant une finale de rêve...

- On reste dans le Centre-Loire avec ce reuilly rouge récent, millésime 2022, ouvert en cuisine pendant la préparation du repas et qui servit de transition avec ce qui va suivre. Un reuillly du Domaine Bigonneau, vingt hectares sur les appellations Reuilly et Quincy, et un pinot noir issu de sols caillouteux sur sous-sol calcaire d'un coteau de la vallée de l'Arnon. Ce qu'en dit la vigneronne, Virginie Bigonneau ? « Vendange mécanique avec tri manuel des raisins à la vigne avant le passage de la machine à vendanger, élimination de la rafle séparée des baies pour ne pas céder au vin des goûts herbacés, macération de une à deux semaines, élevage sur lues fines en cuve.» Et le résultat est parfait. Un vin franc du collier dans une robe claire, un nez joliment fruité relevé de fragrances florales, quelques épices douces, bouche quasi gouleyante, très fraîche, grosse "buvabilité" comme disent les jeunes, et finale qui s'étire sans jamais s'étioler...

- Avec le plat principal, un filet mignon de cochon mariné au soja et cuit lentement au teppanyaki, escorté de cèpes et de choux de Bruxelles, un saint-émilion millésime 2002, de Château Laroque, l'un des plus grands domaines de l'appellation, avec plus de soixante hectares de vignes. L'étiquette a changé depuis ce millésime mais y figurent toujours l'imposante bâtisse et sa tour du XIIe siècle, plantées sur le plateau culminant de Saint-Émilion.

Dans les verres, un assemblage dominé par le merlot, associé au cabernet franc, qui, malgré son âge, ne manque pas d'éloquence avec sa robe sombre, légèrement tuilée, son nez bavard déclinant des arômes de compote de baies noires, d'humus, de tabac, voire de truffe... et une bouche fraîche, un peu fluide, mais encore gourmande, avant une finale respectable... Devait être bu !

Les petites lampées reviennent bientôt...

#Les petites lampées