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Aux fous !

Buveur, mangeur, cuisineur, voyageur, randonneur, jardineur, peinturlureur, champignonneur, pêcheur. À mes heures ... 

Je partage ici mes coups de cœur et mes découvertes avec d'autres Fous de vin que j'invite à répondre à mon petit questionnaire. 

Prenez contact.

Alain Fourgeot. 

PS. L'abus d'alcool est dangereux, à consommer avec modération. 

Archives

 

 

Publié par Alain Fourgeot

Trois bordeaux, un gigondas, un pinot noir bio...  et des petites lampées très rouges !

BOURGES. Il dormait dans ma cave depuis quelques années. Ouvert l'autre soir avec des amis. L'étiquette porte encore les stigmates d'une conservation pas au top du tout dans une cave un brin humide. C'était avant l'acquisition d'une armoire... Bon, un mot sur le domaine ? Grand Puy Ducasse appartient au Crédit agricole via sa société CA Grands Crus. « Quarante hectares répartis sur trois grandes parcelles assises sur des graves garonnaises silico-graveleuses de l'appellation Pauillac. Les vignes de la propriété sont voisines au Nord, de Mouton, Lafite et Pontet-Canet. Au centre, elles occupent une partie du Bourdieu de Grand-Puy. Au Sud, elles sont situées sur le plateau de Saint-Lambert. Agées en moyenne de vingt-cinq ans, elles se répartissent entre cabernet sauvignon (62%) et merlot (38%). Le rendement moyen est de 40 hl/hectare. » Vendanges et vinification ? « Vendanges manuelles, fermentation malolactique pour une partie des lots en barriques neuves, élevage de dix-huit à vingt-quatre mois en barriques dont 30 à 40% neuves. » Le vin ? Millésime 2015, joli millésime. Majoritairement merlot et ça se sent ! Robe sombre, légers reflets mordorés, nez dense et confituré, de la prune, du grillé et du cacao, du sous-bois humide. Attaque séduisante, belle l'acidité. En bouche c'est à la fois soyeux et rond, souple.  Il méritait bien d'être attendu quatorze ans ? Pas sûr. 

Trois bordeaux, un gigondas, un pinot noir bio...  et des petites lampées très rouges !

- Dix ans de moins pour ce second vin de Château Grand Mayne, dix-sept hectares, Grand Cru de Saint-Émilion, baptisé Filia, créé en 2008. « Cette cuvée est issue de jeunes vignes du domaine et Filia signifie fille en latin ou, par extension filiation laquelle existe entre cette cuvée et son illustre ainée » explique-t-on. Le vin ? « Un assemblage de merlot (80%), de cabernet franc et de cabernet sauvignon à parts égales, vinifié en cuves boix et cuves inox, avant un élevage de quatorze mois en barriques dont 40% neuves.» On déguste ? Robe grenat, nez encore très marqué par l'élevage, du bois fraîchement coupé, du cuir neuf, des baies rouges, tout cela revenant en bouche, assez tannique, sur des amers ... rafraîchissants et une finale minérale. Si vous aimez les saint-émilions jeunes... Sinon, attendre une ou deux paires d'années. Dans les 21 euros. On peu encaver. 

Trois bordeaux, un gigondas, un pinot noir bio...  et des petites lampées très rouges !

- On va pas très loin, du côté de Fronsac,  avec ce millésime 2014 du Domaine de Valmengaux, vinifié par les anciens propriétaires, Béatrice (une Berruyère !)  et son mari Vincent Rapin. Les quatre hectares de vignes, cultivés en bio, ont été repris en 2017 par un couple de « néo-vignerons passionnés qui entend poursuivre l'aventure dans le même esprit que ses prédécesseurs ». Ce qu'en disent les vignerons ?  « À la vigne comme au chai, l’approche est la même : créer les conditions propices au bon développement du raisin et du jus qui en découle. Concrètement, cela veut dire : un strict respect du cahier des charges bio (...) certifiée en 2012; limitation du nombre de grappes par pied pour une meilleure concentration des sucres et des arômes dans chaque grain; fermentations naturelles, seulement provoquées par les levures contenues sur la peau des grains de raisin et dans l’atmosphère du chai; élevage de dix-huit mois dans un chai à la température et l’hygrométrie régulées par un puits canadien. La taille et l’âge des foudres (12 et 20 hectolitres), barriques bois et jarres (500 et 800 litres) patinent les vins sans les dénaturer. » Et ? Un assemblage de merlot (90%) et des deux cabernets. La robe est pourpre, le nez flatteur, une corbeille de fruits, du cassis, des notes de prunes noires, de fève de cacao. Coté bouche, souplesse et rondeur, ça manque peut-être un brin de matière, mais c'est juteux, digeste, tout en finesse et en délicatesse... Sur un bourguignon et un gratin de pommes de terres, chez un ami amateur de vins nature ! 

 

Trois bordeaux, un gigondas, un pinot noir bio...  et des petites lampées très rouges !

- On quitte le Bordelais pour la vallée du Rhône avec ce gigondas du Domaine Brusset, domaine familial de soixante-dix hectares en propriété « dans la diversité des grands crus du Rhône sud : Gigondas, Cairanne, Rasteau, Ventoux, Côtes-du- Rhône ». On a ouvert cette Cuvée Tradition Le Grand Montmirail 2018 en cuisine, en dégustant des petits bouchons de cèpes en lamelles, macérées dans de l'huile de noisette et du citron vert ... Les petits choux chinois, c'est pour la soupe... japonaise à venir ! Les cépages ? Du grenache, de la syrah, du mourvèdre et du cinsault provenant « de terrasses très caillouteuses, composées d'alluvions et de molasses, exposées au Sud ». Le mot du technicien  ?  « Récolte manuelle, foulage éraflage, pas de levurage, cuvaison de vingt et un jours, élevage 60% en cuve, 40% en demi-muids âgés de deux à quatre ans ». Et c'est ? Bon... Sur un nez épatant, riche, frai, plein de fruits, d'épices jouant joyeusement avec des notes un peu fumées. La bouche est à la hauteur, jolies tanins, longue finale un chouïa fenouil sauvage. Dans les 18 euros. 

Trois bordeaux, un gigondas, un pinot noir bio...  et des petites lampées très rouges !

- On termine cette série par un pinot noir sudiste, avec cette Cuvée Chio 2015 du Mas du Chêne, une soixantaine hectares d'un seul tenant dont cinquante de vignes en appellation Costières-de-Nîmes. Ce qu'en disent les propriétaires, Emmanuelle Delon et Luc Vignal ? « Le terroir est composé de galets roulés villafranchiens (...), l’encépagement est très varié, ce qui nous permet d’offrir de nombreuses cuvées en monocépage et en Vin de France. Nous avons choisi d’isoler quatorze hectares travaillés en bio (non certifié) pour nos cuvées bouteilles : travail des sols, abandon des produits chimiques de synthèse au profit du soufre et du cuivre, broyage des bois de taille, confusion sexuelle contre les papillons du vers de la grappe.» Le vin ? Comme son nom l'indique, 100% pinot noir, « vinifié de manière traditionnelle avec une cuvaison courte et un élevage de six  mois en cuves béton ». Et on se régale. C'est aussi frais et... naturel que l'étiquette, et ça donne la banane !  Du fruit, du fruit et encore du fruit... Du raisin mûr et des notes d'épices. En bouche, de la mâche et de la souplesse, une longueur respectable et une fraîcheur qui donne envie d'y revenir... en cogitant sur cette phrase de Rabelais : « La soif s'en va en buvant. » Avec modération, bien sûr...

Les petites lampées reviennent bientôt...
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