Que des blancs, en petites lampées, du Piton à la Provence, en passant par le Jura et Vouvray ...
BOURGES. Je vous ai gardé les arêtes... Des sardines grillées, un soir d'été, un des rares sans orage, sur une terrasse fleurie... Dans les verres un sancerre, la cuvée Chavignol 2015 de Matthieu Delaporte. Ce qu'il en dit ? « Ce vin, issu d'un assemblage d'une trentaine de parcelles, moyenne d'âge des vignes, trente-cinq ans, cultivées sans herbicide de façon raisonnée. Pressurage pneumatique, fermentation en cuves inoxydables, élevage sur lies fines durant six mois minimum, embouteillage au printemps... » Et un sauvignon très séducteur, vif d'esprit, dans une robe or clair, au nez joyeux, sur les fruits blancs et les agrumes, épuré en bouche, tranchant, sur une finale salivante. Un régal, quoi !
- Un autre sancerre, dégusté l'autre jour à Paris, au salon de l'Union des gens de métier, un « groupement d'hommes libres des métiers de la terre, respectueux des équilibres de leur environnement, proposant des produits de terroirs justes et nobles », créé dans les années 1990 par Didier Dagueneau, l'emblématique vigneron de Pouilly-sur-Loire tragiquement disparu. On a justement commencé notre petit tour des vignerons avec le fils, Louis-Benjamin Dagueneau. Pour re-goûter la Silex mais aussi le chavignol, cuvée Le Mont Damné, au singulier, comme écrit sur l'étiquette par Edmond Vatan... Sous une robe très pâle au reflets vert tendre, un nez impressionnant, complexe, à la fois fruité, exotique, herbeux, crayeux. Explosion de saveurs en bouche, souple et salivante, finale iodée, longue et désaltérante qui laissé rêveur... au point où j'en ai oublié de noter le millésime... 2015, peut-être. Prix également explosif !
- Toujours avec les Gens de métier, je n'ai évidemment pas pu résister au Jaune 2011 de Jacques Puffeney, à Montigny-lès-Arsures, près d'Arbois, dégusté avec quelques dés de comté. Un tout petit domaine bien connu des amateurs de savagnin et un vigneron gardien de la tradition jurassienne... Dont vous lirez un peu l'histoire sur le blog d'Olif. Robe d'un bel or, nez absolument ... savagnin, classiques notes de noix verte escortée de pointes épicées et de fruits secs, un peu alcooleux. La bouche vive et peu acide, riche, à l'attaque, avec la noix toujours bien présente, et de l'amande, s'épanouit doucement pour chanter longtemps, jusqu'à plus soif ... Oui, on aimerait regoûter ce Jaune-là dans quelques dizaines d'années...
- On reste au Pavillon Wagram (je reviendrai sur d'autres flacons dans les semaines à venir) avec Baudoin 2016 de Francois Chidaine, un cent pour cent chenin, évidemment, issu du Clos Baudoin, racheté au Prince Poniatowski en 2002 ... Un vin de France ? Oui, car cette cuvée n'a pas été acceptée dans l'appellation Vouvray par le syndicat au prétexte qu’il est vinifié et élevé, dans des foudres sur 600 litres, dans le chai de François Chidaine, situé sur la commune de Montlouis, la commune voisine ... Bref, voici un ... vouvray sec, superbe dans sa robe brillante, au nez très riche d'arômes floraux et de notes citronnées, tendu comme un arc de compétition ... Qui ne saura que se bonifier en cave. Dans une dizaine d'années, on revient ...
- Et on termine loin de la Loire, en Provence avec cette Promesse 2017, un blanc issu du vermentino, du Domaine Sainte Lucie, dont nous avons déjà goûté les rosés. Robe en or, nez en joie... Des agrumes, des fruits exotiques, des fleurs, se côtoyant dans une grande exubérance, avant de s'affirmer en bouche dans un délicat cocktail rafraichissant... Idéal à l'apéritif sous un parasol ! Mais il est où, le soleil ?
Les petites lampées reviennent bientôt...