Trois vignerons du Centre-Loire à Biodyvin
Paris. Le Salon Biodyvin s'est tenu lundi 8 novembre au Pavillon Dauphine à Paris. Parmi les trente-six domaines présents, trois du Centre-Loire: Philippe Gilbert à Menetou-Salon, Alphonse Mellot et Vacheron, de Sancerre. Signe des temps, depuis une quinzaine d'années, le nombre de domaines pratiquant une reconversion en agriculture bio-dynamiquqe ne cesse de croître. La majorité des adhérents du syndicat Biodyvin s'est orientée vers ce mode de culture dans les années 1990 avec une forte hausse à partir de 1995. Biodyvin regroupe des vignerons de toute la France mais aussi de plusieurs pays européens, dont l'Allemagne. Il n'accepte en son sein que des domaines entièrement cultivés en biodynamie ou ceux qui s'engagent, au terme de trois années, à une reconversion totale. Et le syndicat a mandaté Ecocert, un organisme indépendant, pour vérifier que chaque exploitation candidate respecte bien le cahier des charges.
Domaine Philippe Gilbert. Avec la complicité de son œnologue Jean-Philippe
Louis, Philippe Gilbert ( notre photo), qui a pris la succession de son père en 1998, s'est tourné dès 2005 vers la biodynamie et a rejoint Biodyvin en 2007. Binage mécanique des vignes,
sélection parcellaire, ébourgeonnage et effeuillage sont quelques uns des maîtres-mots du domaine aujourd'hui. Aux cuves émail se sont ajoutées des cuves tronconiques en bois « qui
permettent de rendre hommage au soyeux des tanins et de développer une plus grande complexité du pinot noir.» Les blancs sont vinifiés et conservés en cuves inox. Élevage sur lies fines. Et peu
ou pas de filtration. On aime particulièrement les Cuvées les Renardières.
Domaine Alphonse Mellot. En biodynamie depuis 2005, le Domaine Alphonse Mellot est l'un des plus grands ( quarante-huit
hectares) et des plus anciens du Sancerrois, Alphonse Mellot junior ( notre photo) représentant la dix-neuvième génération. Le domaine s'articule autour des vignes de La Moussière, près de trente
hectares d'un seul tenant, principalement sur des calcaires. On y vendange à la main, en petites cassettes, pour préserver au maximum le raisin. Et on cultive cette citation: « La nature est
notre propre miroir et ne nous rend que ce que nous lui donnons et souvent, dans sa générosité, un peu plus que nous ne méritons.» À déguster, les Cuvées Satelitte, Edmond et Génération XIX, en
blanc comme en rouge.
Domaine Vacheron. En biodynamie depuis 1997 sur les quarante-sept hectares de ce domaine aujourd'hui cultivés sous la houlette
des cousins Jean-Dominique et Jean-Laurent (notre photo) respectivement fils de Jean-Louis et Denis Vacheron. Le compost est maison, les vendanges manuelles et le raisin provient exclusivement du
vignoble familial. On aime ici l'élevage sous bois, de douze à vingt-quatre mois. On ne présente plus les cuvées Les Romains (blanc) et Belle Dame (rouge). Le salon Biodyvin a été
l'occasion de faire déguster deux nouvelles cuvées, Paradis et Grands Champs, issues de jeunes vignes sur sol calcaire et vinifiées séparément. Deux cuvées pleines de promesses.