Philippe Cros, fou du Sud et de bourgognes rouges
Philippe Cros. Il vit depuis le mois de janvier dans une ville d'eau mais la vichy
n'est pas pour autant sa tasse de thé... Aujourd'hui journaliste à La Montagne, il fut pendant dix ans chef de l'agence saint-amandoise du Berry républicain, l'occasion de faire
plus ample connaissance avec les vins du Centre-Loire. Accessoirement, il est copropriétaire avec ses frères et sa sœur de
quelques hectares de vignes dans les Corbières, héritage familial, dont les raisins partent à la coopérative. Autant dire qu'il a le vin dans le sang... et qu'il se devait de rejoindre le club
des Fous de vin. On aime son humour, sa détermination, son érudition et son accent ...
- Le déclic ? Votre premier verre ? Trop dur… Petit, dans mon carnet de santé, il y avait dans la rubrique boisson pendant les repas : vin et eau. Village viticole, quelques hectares familiaux, vendanges tous les ans… mais j’ai toujours pu échapper à la taille hivernale. Sinon, mon intérêt pour le vin est venu plus tard, après avoir quitté un univers entouré de vignes. Ça vient petit à petit, de découvertes en découvertes. On ne peut pas vraiment parler de déclic.
- La devise ? Je n’ai pas de devise. Alors j’ai cherché un truc intelligent sur le vin (du moins aussi intelligent que ce que les autres fous de vin ont trouvé). J’ai trouvé ça : « Un verre de bon vin contient plus que du vin » (Dans Mes aventures sur la route des vins de Kermit Lynch)
- Le meilleur souvenir de dégustation ? C’est sans doute le plus récent. Un magnum de champagne de la maison Gosset millésimé 1973, ma date de naissance. D’une finesse incroyable, pas du tout attaqué par les années. « De l’émotion pure », a commenté une amie.
- Cave ou l’armoire à vins ? Combien de bouteilles ? Cave, une partie à la maison et l’autre chez un copain, faute de place. Je dirais environ quatre cents bouteilles. C’est un peu trop. Les trois quarts viennent d’un héritage familial (mon beau-père) avec pas mal de vieux (et bons) bourgogne (années 1970 et 1980), quelques sauternes encore plus vieux. Le reste, c’est perso avec un tiers de bouteilles de garde environ, dont quelques grands crus bordelais. Sinon, ça vient d’un partout en France, avec une préférence pour la Bourgogne. Surtout du rouge. Je n’achète plus beaucoup, j’essaie de faire descendre le stock.
- Les trois coups de cœur du moment ? Cap au Sud. Tout d’abord avec les blancs Toques et Clochers de Sieur d’Arques à Limoux, 100 % chardonnay. Ils n’ont rien à envier aux blancs de Bourgogne. Toujours au Sud, la Grenardière du Mas Brugière en pic saint loup : un vin sauvage. Et pour finir, petit retour dans le Berry avec le rouge de Pierre Picot, domaine du Chaillot à Châteaumeillant : vin agréable et aromatique, vigneron entreprenant et sympathique.
( La photo est d'Aliette Cros, cinq ans...)