Nicolas Brouté, fou du melon de Bourgogne se souvient d'un haut-brion 2007...
Nicolas
Brouté. Il a terminé second du dernier Wine Blog Trophy organisé dans le cadre du salon des vins de Loire d'Angers avec un très joli post
publié sur son blog dédié au melon de Bourgogne... « Passionné de vins depuis ma prime
jeunesse, j’ai eu l’occasion par une reconversion professionnelle, de suivre le mastère spécialisé en commerce international des vins et spiritueux de l’ESC Dijon » commente ce grand voyageur, né
sur le sol africain, ayant débuté sa carrière sur les chantiers pétroliers, en Russie puis en Amérique du Sud. « J'ai beaucoup écumé la planète avant de comprendre que je ne pouvais éviter un
métier-passion», poursuit-il. Désormais Nicolas travaille pour un domaine familial du Muscadet et est un fervent défenseur de cette appellation et de son cépage. Merci, Nicolas, et à bientôt
autour d'un verre de ... muscadet.
- Le déclic ? Le premier verre ? Le déclic de vouloir m’investir corps et âme dans le monde du vin n’est paradoxalement pas un verre, mais un documentaire : je parle bien sûr de Mondovino (2004). Sans doute le point de vue gaulois, militant, la défense du terroir contre la mondialisation à tout prix, l’envie de dire "non" quand tout le monde dit "oui". Tous les vins que j’ai dégustés et bus par la suite ont eu cette trame intellectuelle qui me définit encore aujourd’hui.
- Une devise ? "Prendre son pied sans se prendre la tête".
- Le meilleur souvenir de dégustation ? Un haut-brion 2007 dégusté à la Mission Haut Brion. J’avais pourtant fait la bringue la veille mais ce vin a réveillé tous mes sens en une micro-seconde : je ne m’attendais pas à un tel ovni. Pas du tout buveur d’étiquette pour un sou mais là, recracher aurait été une hérésie (tant pis pour le protocole). Un mélange de puissance et d’élégance absolument incroyable. Une potion magique. Des tanins très fins, des arômes hyper-construits et une chaleur inédite en bouche. J’ai littéralement décollé en fusée pour la planète Mars. Mais je ne suis pas sûr que ce soit un vin à boire…c’est vraiment un vin à déguster.
- Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Cave. Une soixantaine.
- Les trois coups de cœur du moment ?
. Domaine de la Foliette – cuvée tradition 2010– muscadet sèvre-et-maine sur lie élevé en fût de chêne – à l’aveugle c’est un bourgogne, pas un melon de Bourgogne ! La preuve de la qualité du muscadet aujourd’hui et que la créativité existe dans ce vignoble.
. Xinomavro 2003 de Château Pégasus, situé à Naoussa (Grèce) : les Grecs ont besoin de nous mais quand vous aurez dégusté ça, vous verrez que c’est l’inverse ! Pavlos, le vigneron, décide de sortir ses vins quand ils sont prêts – celui a dix ans mais les tannins très présents de ce cépages sont idéalement adoucis par le temps. A servir avec une belle viande rouge parfumée au thym. Importé par medco.com en France.
. Bouzeron 2010 du Domaine A&P de Vilaine – l’aligoté n’est plus le parent pauvre de la Bourgogne ! Dans son domaine du Macônnais le neveu d’Aubert de Villaine redonne ses lettres de noblesse à un cépage souvent décrié. C’est un grand vin qui peut vieillir, comme le prouve les vieux millésimes que j’ai dégusté chez lui (1985 notamment).