Nathalie Merceron, folle à cause d'un sauternes, se souvient du Madiranais...
Nathalie
Merceron. Consultante culinaire, elle marie mets et vins pour des vignerons, des caves et des syndicats d’appellation. « En partant des vins, j'élabore des recettes en
harmonie afin de magnifier les vins », précise Nathalie Merceron qui déguste aussi dans des jurys d’amateurs et de professionnels en Vallée du Rhône. « Passionnée de vin et de gastronomie », elle
anime depuis sept ans le blog Saveur Passion et depuis deux ans, un second blog sur les vins de la Vallée du Rhône, Côtes-du-Rhône News.
Elle sera fin février à Montpellier, au salon Vinisud pour des animations culinaires sur
le stand des vins de Rasteau. Merci et à bientôt.
-Le déclic ? Votre premier verre ? Un peu trop de champagne au mariage de mon frère, j’avais alors huit ans. Mais le premier déclic, gourmand, est un sauternes de 1976, doré, fruité, aromatique, riche, voluptueux, un envoûtement des papilles, j’avais quinze ou seize ans. Le second déclic, des vendanges en Madiranais, dans un paysage superbe, des dégustations sur baies, la rencontre des vendangeurs et des vignerons, la visite des chais. Un coup de cœur pour l’appellation autant que pour ceux et celles qui font le vin, au quotidien. J’avais alors une trentaine d’années et peu de temps après j’allais suivre une formation en vin, dans le Vaucluse, vendanger moi-même à Châteauneuf, piger à la main à Gigondas et déguster les jolis vins de cette région d’adoption…
- Une devise ? Plutôt une citation, d’un auteur que j’aime et une femme que j’admire, Colette : "Ne dédaignez pas, détenteurs de fines bouteilles, ces vins à courtes échéances : c’est clair, sec, varié, cela coule aisé du gosier aux reins et ne s’y arrête guère". Les grandes bouteilles c’est bien, mais les "petits" vins qui donnent du plaisir à l’âme et du cœur au ventre, c’est bien aussi !
- Le meilleur souvenir de dégustation ? Je renvoie à ce texte rédigé pour les Vendredis du Vin, un condrieu de chez Guigal, millésime 1996, synonyme de sensualité et de passion amoureuse.
- Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Armoire et clayettes, et quelques bouteilles éparpillées, sans compter celles des clients, comptons environ cent vingt bouteilles.
- Les trois coups de cœur du moment ?
. En rouge, mon favori reste le Jocundaz, Massif d’Uchaux, du Château Simian, de mon voisin Jean-Pierre Serguier, beaucoup de plaisir et très équilibré, une caresse en bouche. Mais j’adore le cinsault de Jérôme Gréco, du Domaine de la Biscarelle, un vin d’un excellent rapport qualité-prix, gourmand, très facile à boire.
. Gros coup de cœur pour un rosé atypique, celui de Jérôme Bressy du Domaine Gourt de Mautens, un rosé de gastronomie oxydatif, d’une très belle longueur en bouche, vinifié comme un blanc.
. Et en blanc, un coup de cœur pour la Sauvageonne du Domaine de la Cabotte, idéal avec œuf et/ou truffe, et c’est de saison !