Mondanités et petites lampées à Mouton Rothschild ...
Pauillac. Organisé tous les deux ans, le jour de l'ouverture de Vinexpo, par le Conseil des Grands Crus Classé en 1855, le dîner donné en l'honneur
de la presse internationale s'est déroulé cette année à Château Mouton Rothschild. J'ai mis mon costume sombre, une
cravate tout aussi noire et ai pris ma (petite) voiture noire pour me rendre à cette soirée que je vous propose de vivre en quelques photos...
Arrivée au château... La grande tente dans laquelle se déroulera plus tard le dîner est cachée derrière un grand miroir dans lequel se reflète le nouveau cuvier de Mouton. Avant l'apéritif, visite de cette véritable œuvre d'art conçue par Richard Peduzzi et Bernard Mazières, dans la continuité du chai historique de Mouton où reposent mille fûts de chêne alignés comme à la parade. Photo interdite ! Dans la foulée, exposition sur l'Art et l'Étiquette, où sont réunies les œuvres originales créées depuis 1945 par les plus grands artistes contemporains pour les étiquettes de Mouton - Miro, Chagall, Braque, Picasso, Tapies, Dali, Bacon, Balthus... Déjà c'est un régal !
Apéritif aux sauternes... Après la visite, à l'entrée du cuvier, quinze sauternes à déguster sur place où dehors, devant le grand miroir, aux sons d'un orchestre de jazz. Le soleil se fait rasant, l'ambiance est douce et délicieuse, les invités (des noms ? Non ...) se succèdent pour saluer nos hôtes. Je goûte le 2009 de Château Lafaurie Peyraguey, puis le 2007 de Château de Rayne Vigneau, le 2009 de Suduirant, le 2007 de Guiraud, le 2009 de Doisy Daëne, le 2007 de Rieussec et le 2006 de Climens. Je rêve sur un nuage de safran, de notes miellées, de nuances de cire, de coings et d'abricots confits...
L'heure du dîner... Sous la tente étoilée de mille feux. Aux murs défilent les noms, puis les propriétés, puis les bouteilles de tous les Crus Classés. Après les discours, premier ballet impeccable des maîtres de chais pour servir les vins du dîner. Pour nous ce sera Château Belgrave (Haut-Médoc) et Château Lascombes (Margaux). Sur le délicieux soufflé de brochet, les millésimes 2005. Belgrave profond, fruité, ample, sur une longue finale réglissée. Lascombes un peu plus tendu, plus végétal, mais d'une très belle fraîcheur.
Suivent le belgrave 1996, notes de fumé et de menthol, complet, bien en chair, et le lascombes 1995, sur un nez de roses anciennes, peut-être sur une pente descendante malgré une jolie complexité aromatique. Navarin d'agneau aux petits légumes de printemps dans les assiettes quand débarque le héros de la soirée, le vin offert par la baronne Philippine de Rothschild : mouton 1975 proposé en Impérial, six litres... Le premier n'est pas franchement au top, on change. Le second est sublime, d'une incroyable fraîcheur malgré ses bientôt quarante ans. Un goût de ... trop peu, mais c'est la loi du genre. Avec le clafoutis aux cerises, sorbet à la verveine, le 1989 de Château Coutet, sauternes de Barsac, sublime numéro d'équilibriste entre fraîcheur et sucrosité...
Café, crème de cassis ou prune de la maison Rothschild. Embrassades, poignées de mains, papotages. Déjà la queue pour les navettes qui conduisent au parking... Il est un peu moins de minuit. Le chauffeur de ma petite auto noire m'attend ?
Les petites lampées reviennent bientôt...