Les petites lampées vont du Piton à la Provence via Saumur et l'Ardèche ...
Bourges. On commence par deux nouvelles cuvées dégustées au Salon des vins de Loire d’Angers avant de terminer par quelques quilles ouvertes ces dernières semaines…
- Les Émois du Domaine Joseph-Mellot. Le domaine dirigé par Catherine Corbeau-Mellot fêtera en mai prochain ses cinq cents ans et a fêté ses vingt-cinq ans de présence à Angers... Où il a obtenu neuf Ligers pour quinze vins proposés, dont un d’or pour ce premier millésime (2012) d’un blanc baptisé les Émois. Issu d’un petit domaine de huit hectares sur caillottes, en conversion bio depuis cette année, situé sur le hameau d’Amigny, au pied du Piton, auquel on accède par un petit chemin dessiné sur l’étiquette. Nez très expressif et floral, puis sur les agrumes et les fruits blancs, joli gras et joli grain, pour une finale toute en fraîcheur… Bel émoi !
- Rosé des Monts-Damnés chez Bourgeois. Un petit nouveau au Domaine Henri-Bourgeois à Chavignol. Ce rosé, issu des fameuses côtes des Monts Damnés, lieu emblématique du Sancerrois. Ce 2012 est issu d’une vigne de pinot noir plantée en 1995, dont les raisins partaient jusqu’à aujourd’hui dans la récolte du domaine. « Même travail que pour les rouges, précise Jean-Marie Bourgeois, pressurage et macération avec des raisins bien triés, bien purs, pour un rosé qui pourra se garder trois à quatre ans sans perdre sa fraîcheur .» On l'a goûté tiré sur cuves... Rond, plein, fruité. « Un rosé avec un caractère de blanc sur une minéralité typique de la Loire », a commenté un Anglais. On partage... Mise en bouteilles en juin, juste avant l'été ... Dans les 15 euros.
- L’Origine par Ackerman. Voilà un brut nature (dosage inférieur à trois grammes par litre) servi à l’apéro sur une friture d’éperlans… Assemblage de nombreux cépages (les deux chardonnays, le chenin, le chardonnay, le pineau d’Aunis, le sauvignon) récoltés en 2007 et provenant des principaux terroirs de la Loire. Élevé cinq ans dans les magnifiques caves de la maison saumuroise, cette Origine au nez d’agrumes séduit avec ses notes printanières et fleuries, son gras, ses pointes briochées, sa fraîcheur et sa persistante. Des « mousseux » comme çà, on en redemande, surtout pour moins de 12 euros…
- Naos de Ferry-Lacombe. On descend dans le Sud, du côté de la Montagne Sainte-Victoire, pour ce rouge issu du solaire millésime 2009 : Cuvée Naos de Château Ferry-Lacombe, propriété depuis 2000 de Michel Pinot, aujourd’hui secondé par son fils Mathieu. Un assemblage de grenache, de syrah et des deux cabernets, provenant de vieilles vignes. J’ai adoré son nez sauvage dès l’ouverture, sa robe foncée, ses notes de garrigue, d’épices et de cacao, de fruits noirs, ses jolis tannins, sa finale longue et charnue. Sur une tarte chocolat-fruits rouges… Dans les 12 euros.
- Du chatus avec Monnaie d’Or. Dans la série « cépage méconnu » revoilou le chatus, cultivé sur une cinquantaine d’hectares en Ardèche méridionale et que j'ai plusieurs fois lampé... Aujourd'hui le 2010 de la cuvée Monnaie d’or vinifié par la Cave coopérative La Cévénole, qui gère plus de la moitié du vignoble. Issu de très vieilles vignes, pouvant être centenaires, élevé douze mois en fûts de chêne français, ce vin au nez très complexe, coing, souk, épices, pruneau, marc, puissant et droit dans ses bottes, mérite d’être ouvert quelques heures à l’avance et carafé pour s’exprimer parfaitement. A servir par exemple sur une daube pour oublier le gris de dehors… Joli moment pour un peu plus de 7 euros.
Les petites lampées reviennent bientôt...