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Aux fous !

Buveur, mangeur, cuisineur, voyageur, randonneur, jardineur, peinturlureur, champignonneur, pêcheur. À mes heures ... 

Je partage ici mes coups de cœur et mes découvertes avec d'autres Fous de vin que j'invite à répondre à mon petit questionnaire. 

Prenez contact.

Alain Fourgeot. 

PS. L'abus d'alcool est dangereux, à consommer avec modération. 

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Publié par Alain Fourgeot

Pinot noirAnalyse. Bertrand Daulny, le directeur du Sicavac, le laboratoire œnologiquqe de Sancerre, vient de faire une communication sur le millésime 2013. Que je publie ici intégralement...

« Un cycle végétatif long et tardif, une date de vendanges jamais vue depuis plus de vint ans, des vins qui n’exprimeront toutes leurs qualités qu’après quelques mois d’élevage, 2013 est un millésime d’attente qui devrait surprendre favorablement.

 

- La campagne viticole

 

Année froide, 2013 a été une année tardive. Jusqu’au 10 avril, les températures très inférieures aux normales n’ont permis aucune activité végétative. Le débourrement a eu lieu avec une dizaine de jours de retard. Le froid et l’humidité du printemps ont accru le retard de végétation qui atteignait deux  semaines à la floraison. La coulure et le millerandage qui en ont résulté expliquent la petite taille des grappes à la récolte, principalement en blanc. Est alors survenue une longue période, du 20 juin à mi-septembre, marquée par de la sécheresse et des températures très élevées en juillet. Les maladies cryptogamiques, mildiou et oïdium, ont été relativement bien contenues. Les réserves en eau accumulées dans les sols étaient utilisées par la vigne qui, ainsi, ne subissait pas de contrainte hydrique excessive, excepté dans quelques secteurs où des blocages de maturation commençaient à être observés. La douceur et l’humidité se sont ensuite installées pendant vingt jours, jusqu’au 9 octobre. La saison viticole s’est terminée sur une période plus fraîche et toujours empreinte d’humidité.

 

- La maturation

 

Les quelques pluies de la deuxième quinzaine de septembre ont accéléré l’accumulation des sucres, tandis qu’en raison de la fraîcheur des températures les acidités totales diminuaient lentement. Le climat doux de fin septembre a relancé la maturation : concentration des sucres, chute des acidités, affinement des arômes. Il a également été propice au développement du botrytis. Deux situations sont à distinguer. En général, les pellicules du sauvignon blanc étant épaisses, le botrytis s’est implanté sous sa forme noble. Traditionnellement, cette évolution est recherchée dans les années tardives comme 2013 car elle améliore la qualité des vins : augmentation du gras et de la finesse aromatique. Par contre, ponctuellement et surtout sur certains sols filtrants, la dégradation sanitaire a pu entraîner des déviations gustatives ; il a fallu purifier les moûts blancs de façon plus poussée (débourbages sévères, collages) et trier les vendanges rouges qui ont fort heureusement été bien moins touchées.

La production de sucres est restée importante jusqu’à la fin de la récolte. Les acidités un peu élevées au début se sont très bien rééquilibrées à partir du 7 octobre.

 

- Les vendanges

 

Les vendanges ont démarré lentement. Le pinot gris à Reuilly a été récolté dès le 26 septembre. A Sancerre, les parcelles les plus précoces ont été rentrées à partir 2 octobre. Sur l’ensemble des vignobles du Centre-Loire, le rythme s’est progressivement accéléré et la majorité des raisins ont été cueillis entre le 7 et le 19 octobre. Le bon équipement des exploitations a permis de vendanger rapidement au moment optimum puis de vinifier dans les meilleures conditions.

 

- Les premières impressions du millésime

 

Comme tous les vins des millésimes d’attente à la maturation longue et tardive, les 2013 se révèlent souvent austères dans leur jeunesse.

 

Les vins blancs sont encore fermés. Les arômes floraux dominent ; ils peuvent être mêlés de notes végétales ou fruitées. Selon l’origine et la date de vendange, leur équilibre en bouche se caractérise par une tendre fraîcheur ou une nervosité plus ou moins appuyée. L’expérience nous enseigne que ce style de vins gagne toujours en qualité au cours de la conservation : l’acidité rend parfois la dégustation plus difficile dans les premiers mois mais est un atout pour leur évolution.

 

Les vins rouges apparaissent avec une robe de bonne intensité. Les arômes fruités (framboise, mûre) sont nuancés de touches florales (pivoine). La connaissance analytique de la composition des raisins en polyphénols et le suivi gustatif pendant les cuvaisons ont permis de maîtriser les extractions et d’obtenir de très bons tanins, mesurés et souples.»

 

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