Anne Graindorge, rabelaisienne, folle du Val de Loire dans tous ses états...
Anne Graindorge. Elle est la présidente de la 44ème édition des Vendredis du vin, qu'elle a placée sous le signe des « régalades et rigolades en Val de Loire ». Mais encore ? « Je suis… une femme, tourangelle de naissance, chinonaise de cœur, rabelaisienne par plaisir, ligérienne viscéralement, attachée à la terre et à mon bout de campagne » écrit-elle. Et, pour ceux qui en douteraient, Graindorge « est bien mon vrai nom ». Suite de l'autoportrait. « Autodidacte née, à l'imagination débordante, et toujours prête à découvrir de nouvelles expériences. A cheval entre le vin, l'œnotourisme et la communication, j'aime découvrir et faire découvrir des savoir-être, savoir-faire, des lieux, pays, régions, et des hommes. Je me considère être un relais d'informations. Pour cela, j'ai eu l'idée de concevoir et de produire l'émission radio Vis ta Vigne sur la thématique de l'œnotourisme et diffusée sur radio-g.» Le patrimoine gustatif, les plaisirs viticoles, Anne Graindorge les déclinent sur son blog éponyme. Et précise : « J'ai d'autres projets dans les tiroirs dont un avec le producteur de l'émission TV Vues sur Loire diffusée sur France 3 dans plusieurs régions, pour lequel j'interviendrai régulièrement sur le site web de l'émission. Pour le reste, chuttt...» Merci, Madame la présidente d'avoir répondu au questionnaire ...
- Le déclic ? Le pemier verre? Je suis ébahie devant des personnes qui ont autant de mémoire ….
- Une devise ? "Il n'y a rien, absolument rien au-dessus de ta vie, et ta vie n'est pas au-dessus de celle des autres": Yasmina Khadra. Vivre le moment présent et choper le moindre instant de bonheur.
- Le meilleur souvenir de dégustation ? J'aime être surprise et les jolies entourloupes, j'aime les coups de foudre ou sentir le vin se dévoiler comme il en a envie, jouer avec lui, essayer de le comprendre, prendre le temps ensemble ou recevoir l'effet d'une bombe. Lorsque je déguste un vin, je me prépare à une découverte respective, je suis c'est tout. J'apprécie sa valeur à la manière dont on se raconte, j'essaie parfois de l'aider à sortir de sa timidité ou de sa torpeur. En fait, j'ai une approche très relationnelle, voire sensuelle et charnelle avec le produit élaboré. C'est comme ça. Et puis lorsque cela m'est possible, j'insère son environnement, son élaboration, je sens la sueur de ceux qui l'ont respecté avant moi, je ressens ceux qui l'ont aidé à prendre forme, leur inquiétude, leur satisfaction ... On n'a pas forcément besoin de mots pour faire une rencontre et il suffit de s'adapter à chaque univers. Je n'ai donc pas un souvenir mais plusieurs, chaque dégustation est différente parce que chaque rencontre est unique. Après, c'est comme avec les êtres humains, il est impossible d'apprécier tout le monde !
- Cave ou armoire ? Combien de bouteilles ? J'ai la chance d'être arrivée dans ce lieu-dit chargé d'histoires, et pour lequel j'ai un acte de vente remontant à 1582. Alors cave troglo en tuffeau. Je n'ai jamais compté mes bouteilles, cela m'importe peu. Le vin est fait pour être dégusté et bu en famille, entre copains, et on ne sait pas de quoi demain sera fait.
- Les coups de cœur du moment ? Difficile de répondre à cette question ! Je n'ai pas envie d'avoir l'esprit trop réducteur, mais je reste pour le moment sur Sweet Lolita, un blanc moelleux de Stephan Pz; Achillée, un rosé non millésimé du Domaine Mosse et Naissance d'Alcofribas, un rouge d'une petite niche, en attendant de recevoir d'autres surprises aussi intenses et pas forcément ligériennes.
Mise à jour. Anne Graindorge est décédée le vendredi 14 mars.