Le lignage réintroduit en Val de Loire ...
VIGNOBLES ! On le trouvait jadis dans le Loir-et-Cher, sur la rive droite du fleuve royal, entre Blois et Tours, peut-on lire dans quelques ouvrages savants. Connu depuis la Renaissance et disparu dans les années 1950, le lignage va renaître, un peu à l'image du genouillet, cépage berrichon réintroduit il y a quelques années du côté d'Issoudun et de Reuilly.
Il y a quelques jours, quatre-vingt deux pieds de lignage ont été replantés au Clos du Tue-Bœuf, sur une parcelle située à Montils, propriété de Thierry Puzelat. Le projet est notamment portée depuis plusieurs années par l'Union des ressources génétiques du Val de Loire (URGC) en collaboration avec l'association Agir pour les cépages rares en Centre-Val de Loire.
La seule souche (virosée en 2018) de lignage était conservée au Centre de ressources biologiques de l'Inra de Vassal-Montpellier. Il a fallu du temps pour l'assainir avant de penser à le replanter sur le domaine de Thierry Puzelat. Lequel a toujours eu la volonté de faire revivre des cépages historiques dans son Clos du Tue Bœuf. « Nous avons voulu relancer ce cépage parce que c'était un projet familial de mon père non abouti et que nous pensions avoir quelques pieds sur le domaine » explique le vigneron.
Aujourd'hui, l'objectif de l'URGC et de faire inscrire le lignage au catalogue officiel afin de permettre aux vignerons de se l'approprier. « Le lignage a un intérêt historique et hédoniste, a expliqué François Bonhomme, le président de l'URGC, et cette parcelle expérimentale est une représentation de la biodiversité viticole du territoire qui répond aux enjeux sociaux et environnementaux actuel et futur. »
Le lignage est un cépage rouge, peu productif, sensible à l'oïdium, qui fut victime du phylloxéra. On lit qu'il « n'en est pas moins un cépage noble aux arômes délicats, qu'il présente une robe rouge pâle et qu'il pouvait également être vinifié en blanc associé à d'autres cépages ».
Thierry Puzelat, lui, a l'intention d'en tirer un monocépage. On aurait presque envie d'être plus vieux de quatre ou cinq ans pour le déguster !