Les petites lampées annoncent le printemps et les soirées de copains ...
BOURGES. Elle s'appelle Marie-Christine ! C'est une cuvée issue d'un assemblage de cinsault (41%), de grenache (34%) et de syrah (25%), proposée dans une jolie bouteille imaginée par Christine Fabre entre les deux guerres. Dessinée et créée dans les années 1950. Mise en vente pour la première fois en décembre 1955. Cuvée annoncée comme « l'icône » du Château de l'Aumerade, trois cent hectares d'un seul tenant dont quatre-vingts en Cru Classé, propriété de la Famille Fabre dont nous avions goûté, il y a quelques semaines, le rosé de Château de la Clapière, également Cru classé. Ce millésime 2018 annonce le printemps espéré, dans sa belle robe lumineuse aux reflets argent. Un nez qui incite à rêver d'un mariage d'amour entre la fleur et le fruit, ma voisine trouve du jasmin, son compagnon de la pêche... On ajoute quelques notes épicées, lointaines, subtiles, discrètes. Tout cela donne un rosé chantant, souple, fruitée, rond, riche, un brin voyageur sous quelques tropiques, jusque dans sa finale... Marie-Christine vaut dans les 13 euros.
- Grenache, cinsault, syrah aussi dans cette cuvée Jeanne B 2018, un côtes-du-rhône du Domaine Brusset, soixante-dix hectares de vignes dans diverses appellations de la vallée du Rhône. On est toujours sur cette robe pâle aux reflets argentés. Notes exotiques au premier nez, pourquoi pas aussi des fraises, du coing, du bonbon, des simples, des épices en fond de verre. Bouche ample, fraîche, retour des fruits rouges, des agrumes et des épices dans une longue finale. Moins de 8 euros.
- Un peu jeune mais de belles promesses pour ce saint-émilion Grand cru 2015, superbe millésime, de Château de Ferrand, quarante-deux hectares d'un seul tenant sur les hauteurs du vignoble. Un assemblage de merlot ( 79%) et de cabernets (11% pour le franc, 10% pour le sauvignon), ouvert sur une terrine maison avant la tête de veau. Robe lumineuse et sombre, nez intense, des baies sauvages, de la violette dans le fond du verre, des notes de fumé. Bouche encore tannique, mais l'attaque est agréable, faut aimer les vins jeunes, la bouche riche et pleine, complexe, la finale longue laisse espérer un avenir plus soyeux. Vin de garde qui donnera encore plus de bonheur dans quelques années... 35 euros. À noter qu'on peut se procurer en ce moment le 2012 en magnum, présenté dans un écrin bois à glissière. 84 euros.
- On termine, comme fréquemment maintenant, par un vin naturel alsacien d'Hubert et Heidi Hausherr. Un vin orange ! Baptisé Copains comme raisins ! Plein de copains dessinés sur l'étiquette, d'ailleurs... On lit la contre-étiquette : « Vin blanc sec né des cépages pinot gris, sylvaner, auxerrois et riesling en macération pendant vingt et un jours. Ce procédé a permis d'obtenir une belle couleur légèrement orangée et une structure finement tannique. La qualité du sol est le fondement d'une bonne agriculture paysanne; Ainsi nous travaillons nos vignes manuellement et avec notre cheval de trait Skippy. La biodynamie équilibre notre vignoble et renforce sa résistance naturelle aux agressions climatiques et parasitaires. Nous récoltons nos raisins à la main et nous utilisons un pressoir vertical manuel pour préserver leur qualité. Le vin est un produit naturel et vivant, un léger dépôt est normal. » Naturel, donc. Sans sulfites et sans intrants ajoutés, non filtré. D'un orange brillant mais un peu trouble, ça sent un peu la canne à sucre, le pot pourri de fleurs séchées, les zestes d'agrumes confits. Pas mal de tannins mais une belle adéquation entre le nez et la bouche, qui rend ce vin sympa, digeste, aérien, désaltérant... On trinque avec les copains avec ce millésime 2017 ?
Les petites lampées reviennent bientôt...