Le Mondovino continue de tourner (14) ...
« Le vin est semblable à l'homme; on ne saura jamais jusqu'à quel point on peut l'estimer et le mépriser, l'aimer et le haïr, ni de combien d'actions sublimes ou de forfaits monstrueux il est capable ». C'est du Beaudelaire. Qui sert d'introduction à cette rubrique.
- Reuilly. En vente depuis quelques mois, le Domaine Malbête, neuf hectares en AOC Reuilly, vient d’être racheté par Baptiste Pointereau, agriculteur dans l’Indre. Propriété familiale depuis quatre générations, le Domaine Malbête avait été repris par le fils de famille, Arnaud, tragiquement disparu en 2010, puis par sa sœur Florence, épaulée par son père Guy, aujourd’hui agé de 75 ans. Les Malbête ne voulant pas la disperser, la propriété a été vendue en un seul lot. Le nouveau propriétaire est le fils du sénateur du Cher, Rémy Pointereau et le gendre de Didier Prieur, qui vient de laisser les rênes du domaine sancerrois Paul Prieur (Verdigny) à son fils Luc.
- Sancerre. Le Château de Sancerre et ses cinquante-cinq hectares de vignobles est-il toujours en vente ? Tout semble l'indiquer... À quel prix ? Entre dix et quinze millions d'euros selon certaines sources ... Son désormais propriétaire, le groupe italien Campari, a confirmé son engagement de sortir du secteur des vins tranquilles ce qui suppose la cession du domaine sancerrois. Après avoir cédé ses domaines italiens, Campari vient également de revendre, pour un montant de trente millions d'euros, ses actifs viticoles chiliens. La bodega et ses 370 hectares de vignes, ainsi que la marque Casa Lapostolle, ont été repris par Alexandra Marnier Lapostolle, qui a fondé le domaine en 1974.
- Angers. Le 31 ème Salon des vins de Loire d'Angers aura lieu du dimanche 5 au mardi 7 février. Plus de sept cents exposants sont attendus au Parc-Expo qui accueillera à nouveau cette année la La Levée de la Loire, le salon des vignerons bio de Loire, et le Salon international des vins Demeter, qui regroupe les vignerons en biodynamie. Plus de deux cents vignerons sont attendus dans ces deux salons parallèles, dont certains en provenance d'Amérique du Sud et d'Europe.
- Saumur. Aux mêmes dates, il y aussi la Dive Bouteille, le salon des vins naturels, dont la 18ème édition aura lieu les 5 et 6 février, dans les Caves Ackerman, à Saumur, de 10 à 18 heures. Une centaine d'exposants y sont attendus parmi lesquels deux vignerons du Centre-Loire, Alexandre Bain, à Tracy-sur-Loire, et Mathieu Coste, dans les Coteaux du Giennois.
- Paris. Vinovision, c'est le salon des vins septentrionaux ... Il aura lieu à Paris, Porte de Versailles, du 12 au 14 février. Bon, je passe sur le slogan in English dans le texte qui annonce un rendez-vous "refreshingly différent"... tellement ça me fatigue, ces anglicismes à la gomme ! Sinon, c'est quoi Vinovision ? Un salon organisé, pour la première fois, par les interprofessions viticoles du Val de Loire, de la Bourgogne, d'Alsace et le Syndicat des vignerons de la Champagne et qui va regrouper producteurs, caves coopératives, négociants, groupement de producteurs des régions Alsace, Beaujolais, Bourgogne, Champagne, Jura, Lorraine, Savoie, Val de Loire ... Soit plus de quatre cents exposants. Vinovision a choisi de s'associer à l'agence NellyRodi, « une référence dans l'univers lifestyle et de la mode, véritable dénicheurs de tendances », explique Pierre Clément, le président de l'Association des vignobles septentrionaux par ailleurs propriétaire du Domaine de Chatenoy à Menetou-Salon. Une agence censée moderniser l'image des vins et des salons... Pour plus d'explications, lire ce papier paru dans Vitisphère. Et rendez-vous à Paris.
- Bordeaux. Incontestable succès de la Cité du vin de Bordeaux. En sept mois elle a accueilli quelque 270.000 visiteurs. Les Français forment le gros de la troupe mais les visiteurs étrangers sont très nombreux à faire le voyage puisque pas moins de cent quarante-quatre autres nationalités ont été recensées. La cité annonce avoir également accueilli plus de deux cent cinquante évènements extérieurs privés et quelque 879 journalistes venus du monde entier... L'objectif est d'accueillir chaque année 450.000 visiteurs. Alain Juppé, le maire de Bordeaux, a quant à lui été sacré Homme de l'année par la Revue du vin de France.
- Val de Loire. Le marché des bulles de Loire est en pleine forme et occupe la seconde place sur le marché des vins mousseux d'appellation contrôlée, derrière les champagnes dont trois cent douze millions de bouteilles sont vendues chaque année. Mais, avec quarante millions de cols vendus, les bulles de Loire pèsent à elles seules un tiers du marché, hors champagne. Chaque année le Val de Loire exporte dix millions de bouteilles de fines bulles et ce sont les ventes de vouvray qui ont le plus augmenté en 2016 avec une progression de 24%, notamment aux États-Unis.
- Pouilly. Les 14 et 15 juillet, les vignerons de Pouilly fêteront les quatre-vingt ans de leurs deux Appellations d'origine contrôlée. Nombreuses festivités pendant ces deux jours avec chasse au trésor, survol du vignoble en hélicoptère, visites guidées, vente aux enchères, feu d'artifice... Pour mémoire, le vignoble de Pouilly s'étend sur 1.350 hectares, sur la rive droite de la Loire, concerne sept communes et possède deux appellations, l'AOC Pouilly-Fumé consacrée au sauvignon et l'AOC Pouilly-sur-Loire consacrée au chasselas.
- Bordeaux. Après quatre éditions à Paris et trois à Lyon, le salon Sous les pavés la plage, consacré aux vins naturels « ou nus », débarque à Bordeaux les 11 et douze février. Coproduit par la maison d'édition Nouriturfu, et Rue89 Bordeaux, cette première édition réunira une cinquantaine d'exposants et proposera des dégustations, des débats et des dédicaces. Où ? Les Vivres de l'art, rue Achard, de 10 à 19 heures. Entrée à 8 euros. Pour en savoir plus, deux liens : Sous les pavés la vigne et Sous les pavés la vigne ! (Bordeaux, 1ère édition).
- Vesdun. Pierre Picot, le propriétaire du Domaine du Chaillot à Châteaumeillant, va planter, au prochain printemps, une dizaine d'ares d'un cépage rare qui a bien failli disparaître, à savoir le gouget. Depuis cinq ans, Pierre Picot travaille avec le lycée Jean-Moulin de Saint-Amand (Cher) et l'Union pour les ressources génétiques du Centre pour sauver ce cépage rouge, cousin du gamay, qui était cultivé, jadis, entre Montluçon et Châteaumeillant. La récolte de greffons a eu lieu il y a quelques jours au Musée de la vigne de Domérat, dans l'Allier. « La dégustation sera une surprise, commente Pierre Picot, car nous n'avons jamais goûté du cent pour cent gouget .» Rendez-vous en 2020...
C'est tout pour aujourd'hui ...