Des petites lampées bordelaises, de 1991 à 2014 ... pour vous souhaiter un bon millésime !
BOURGES. Je vous les fais très bordelaises, ces premières petites lampées de l'année 2017 ... Elles commencent et remontent vingt-cinq ans en arrière, avec ce haut-brion 1991, millésime bien moyen. Gelées printanières, été chaud et sec, vendanges pluvieuses. Et une production limitée à trois mille caisses. Vin rare, donc ... Fallait-il le boire plus tôt ? Possible. Fallait-il le carafer ? Peut-être pas. Toujours est-il qu'il ne nous a pas fait grimper au plafond ni rêver autant qu'on pouvait s'y attendre. Malgré une belle robe, disque et reflets bruns. Un nez discret sur des notes de havane, d'humus, de brûlé, de fruits rouges compotés et épicés. Une bouche un peu acide, souple, jouant sur la finesse plus que sur la matière, finale manquant un peu de conversation...
Avant, entre le velouté de lentilles aux truffes et les aiguillettes de canard aux cèpes, on avait ouvert un autre pessac-léognan, un 2012 de Château Olivier. Ce millésime est un assemblage pour 60% de cabernet sauvignon et de merlot. Robe haute couture, brillante, nez dense et complexe, d'abord des notes de réglisse, d'épices, de violette, de bois humide, de baies rouges. On retrouve tout cela en bouche, soyeuse, dense, sur des tanins déjà souples et une finale longue. Lui, par contre, aurait pu attendre encore un peu, mais il en reste !
- Petit détour par Saint-Émilion avec ce 2002 de Château l'Arrosée. Racheté en 2012, à la famille Caille, par Domaines Clarence Dillon, il a depuis été intégré à Château Quintus, repris en 2011 par les propriétaire de Haut-Brion. Retrouvé parmi les saint-émilions de la cave, ce premier millésime de la famille Caille vaut le détour. Robe sombre, nez magique sur la mélanosporum, la rose fanée, l'humus, la boîte à cigares, les baies noires recuites. Bouche volumineuse et soyeuse, finale fraîche et bavarde... En pleine forme !
- Évidemment, derrière, et malgré sa bonne volonté ... le 2006 du Château Tour-Bicheau n'a pas été à son avantage, on aurait du faire l'inverse... Nous sommes ici sur un assemblage de merlot (70%) et de cabernet sauvignon, élevé en fûts de chêne... Robe fanée, nez un peu palot, du fruit cuit, une bouche un peu courte, une finale étriquée. Un peu vieux, probablement ...
On quitte Saint-Émilion pour le Médoc avec ce Saint-Estèphe 2004 de Château Lafon-Rochet, une valeur sûre, avec de très bons vins à des prix abordables... Ici nous sommes sur du merlot (51%) et du cabernet sauvignon (46%) avec une lichette de cabernet franc (3%)... Belle robe encore brillante, foncée, nez très aromatique, subtil, un peu épicé, de la muscade, des fruits secs, des baies noires mûres, du sous-bois...Belle attaque en bouche, ronde et douce, finale élégante...
- Que serait un jour de fête sans un grand sauternes ? Je vous le demande... Par exemple avec un Premier Grand Cru Classé et ce 2004 de Château Rayne-Vigneau. Robe enchanteresse, de l'or de Dior, nez extravagant sur le miel, les fruits confits, orange, coing, ananas, le safran, la cire. La bouche liquoreuse mais pas trop, glisse et enveloppe le palais. Heureux mariage de la sucrosité et de la fraîcheur. Finale longue sur des amers légers et des notes épicées. On se souhaite plein de bonheurs comme celui-ci pour 2017...
Les petites lampées reviennent bientôt...